lundi 25 juillet 2016

Tourisme en Iran : un secteur en plein essor

Depuis l’élection d’Hassan Rohani en 2013, le tourisme reprend vie en Iran. Le secteur connaît même un essor spectaculaire. Mais son développement est encore fragile. Pour promouvoir la destination, le pays doit relever de nombreux défis.



Une expansion spectaculaire


Depuis la chute du mur et la révolution de 1979, avec la guerre en Afghanistan suite aux attentats du 11 septembre, les conflits sur le nucléaire et les sanctions diplomatiques qui pesaient sur le pays, les voyageurs se sont détournés de la destination Iran, de telle sorte que le tourisme n’avait plus aucune place dans l’économie du pays. En 2006, le secteur ne faisait vivre que 1,8% de la population active.


En 2013, l’arrivée de Rohani au pouvoir a apporté d’importants bouleversements : le tourisme connaît une croissance extraordinaire. En deux ans, le nombre de visiteurs a augmenté de 42%, passant de 3.354.000 en 2011 à 4.769.000 en 2013. La destination attire surtout les voyageurs asiatiques. A cette époque, elle était encore déconseillée aux touristes occidentaux, qui ne constituaient alors que 10% des entrées.



Une arrivée massive de touristes en vue


L’année dernière, le pays a réalisé une nouvelle avancée dans sa réouverture touristique avec la signature de l’accord sur le nucléaire, aboutissant à la levée des sanctions diplomatiques à son encontre. Depuis, l’Iran accueille une véritable marée de visiteurs. Pour certains tours opérateurs, les réservations pour cette destination ont connu une hausse de plus de 100% rien qu’entre 2014 et 2015.


Pour leur part, les autorités Iranienne sont très optimistes. Elles prévoient d’accueillir plus de 20 millions de visiteurs annuels, d’ici 2025. Le ministre du tourisme parle même d’un « tsunami de touristes ». Pour les observateurs, bien que jugée trop optimiste, cette projection laisse présager la dynamique de fond qui prévaut dans le secteur. En effet, pour être réaliste, en se basant sur les chiffres du World Travel and Tourism Council (WTTC), le pays ne peut espérer qu’un peu plus de 5 millions de touristes par an pour les prochaines années.

 

D’importantes constructions restent à faire


Aussi, un bon nombre d’acteurs du tourisme ont flairé la bonne affaire et s’installent chacun leur tour sur ce créneau. La destination figure déjà dans le catalogue d’une quinzaine de tour-opérateurs Français. Depuis avril dernier, Air France propose chaque semaine trois vols reliant Paris et la capitale Iranienne. La compagnie a aussi ouvert une agence à Téhéran.


Quoi qu’il en soit, le pays manque cruellement de structures d’accueil. D’après les statistiques, le pays ne disposait que de 200 000 places-lits en 2012. Ce qui est largement insuffisant compte tenu des prévisions. En guise de comparaison, pour 5 millions de visiteurs annuels, la Norvège enregistre 516 000 places-lits.


Les complexes hôteliers et les réseaux de transport sont de ce fait encore à développer. A cet effet, le gouvernement est déjà à pied d’œuvre pour moderniser les infrastructures de tourisme comme les aérogares, …. Des efforts sont aussi déployés pour permettre l'utilisation des solutions de paiement internationales sur place, simplifier les procédures d'obtention de visa, etc.