mercredi 9 décembre 2015

La France a besoin de plus de recettes, pas d'augmenter le nombre de touristes

Après l'annonce par Laurent Fabius du déblocage d'un milliard d'euros pour inciter plus de touristes à venir en France, le Président de TourCom critique cette nouvelle erreur d'objectif.



Objectif prioritaire : augmenter les recettes

Le 8 octobre dernier, la première conférence annuelle sur le tourisme a été l'occasion pour le Ministre des Affaires Etrangères de faire connaître le nouvel objectif de la France en matière de tourisme : atteindre la barre des 100 millions de touristes par an d'ici 2020, contre 85 millions aujourd'hui. Présentée par le DG de la Caisse des Dépôts, l'annonce a été accompagnée de la promesse du déblocage d'un milliard d'euros sur cinq ans pour améliorer l'attrait de la France pour les touristes.
« Une fois de plus, nos politiques se trompent d'objectif » lui répond le Président de TourCom, Richard Vainopoulos. Augmenter le volume de touristes n'est pas le problème. Ce qu'il faut à la France, c'est accroître les recettes en faisant dépenser plus ses touristes.

  


Les vrais défis de la France en matière de tourisme

Il faut faire en sorte qu'un touriste dépense en France autant qu'en Espagne : notre pays, avec 20 % de touristes en plus, gagne trois fois moins d'argent que l'Espagne et les USA, qui sont les deux premières destinations mondiales en termes de recettes. Nous n'arrivons qu'en troisième position. En inversant cette courbe, nous pouvons générer 15 milliards d'euros et presque 200 000 emplois directs et indirects.
Pour le Président de TourCom, il faut porter l'effort sur les sites secondaires, où les marges peuvent progresser potentiellement. Et donc soutenir les acteurs privés a plus de chance d'améliorer notre balance commerciale qu'un énième plan public. Selon lui, les 500 millions d'aides à l’hôtellerie promis par la Caisse des Dépôts n'iront pas à ces petits acteurs, mais profiteront aux grands groupes dominants.
Reprenant le rapport 2015 du World Economic Forum de Davos, R. Vainopoulos rappelle le classement de la France en 62e place pour la sécurité et en 139e position pour le ratio compétitivité-prix sur le plan mondial. « Voilà les deux axes prioritaires que devrait adopter M. Fabius : rassurer les touristes pour les faire sortir  des métropoles et baisser les prix ».

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